Quelles sont les nouvelles tendances du luxe ? Comment s'inscrivent-elles dans ce nouveau paradigme de la consommation décrit par Mercedes Erra - Présidente de BETC EuroRSCG - à travers une étude menée par son agence sur les "prosumers", définis comme les 15 à 20% de consommateurs les plus influents et prédictifs de tendances de demain ?
La crise de la consommation est-elle une réalité ? "Les gens s'interrogent sur le sens du progrès et du monde, sur sa superficialité. On observe une saturation de toutes ces choses qui ne servent à rien. A terme va se poser, pour les marques, le problème de l’innovation et du mode de vie", explique Mercedes Erra.
Une recherche de sens, une soif de culture et de bien-être à laquelle les marques de luxe ne dérogent pas : achats utiles et réfléchis, quête d'essentiel et de simplicité, dans l'éthique et le local, choix de l'expérience plutôt que du statut...
Conséquence ? Une mise en valeur des métiers et du savoir-faire du luxe, un secteur en croissance fulgurante sur les marchés émergents, comme l'expliquent Marianne Hurstel, VP BETC en charge de la stratégie et André Mazal, Planneur visuel sur le luxe dans Doc News cette semaine.
Si pour Marianne Hurstel, "le luxe, par essence, est une posture de distinction", il n'est plus un moyen ostentatoire d'afficher son pouvoir mais bel et bien une manière "d'affirmer sa sensibilité à une esthétique, une culture, une tradition". Au coeur de l'authenticité. Et bien loin des logos, dont le pouvoir d'attraction a nettement diminué, comme l'explique André Mazal. La reconnaissance passera désormais par "des codes plus discrets, moins flagrants. Des signes qu'un cercle plus étroit saura reconnaître".
"La valeur sans doute la plus forte et la plus surprenante serait celle attribuée au temps. Le temps est devenu un luxe en soi. (...) L'objet devient une expérience autour de cette valeur : prendre le temps de goûter l'objet, de la magnifier" Mais aussi reconnaître en lui le temps qu'il a fallu pour le réaliser." raconte Marianne Hurstel.
On notera pour finir un luxe oscillant entre deux pôles, celui de l'ordre - les fondamentaux de la marque, son histoire, ses racines et sa valeurs - et du désordre - la capacité à casser les codes, à entrer dans la disruption en mode créativité et innovation.
Souvenez-vous comment par exemple Louis Vuitton avait en 2009 proposé en précurseur la vidéo de son défilé de mode en direct-live sur Facebook... Idem pour le dernier show digital from Beijing de Burberry ou encore la façon dont Chanel laisse libre cours au talent de son directeur artistique, Karl Lagerfeld, réalisateur d'un film pour la marque.
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